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16 17 nov. 2024 |
Mise en visibilité des adresses des résistants "100 fleurs" par des bénévoles du Club Peirotes avec des marquages éphémères sur les trottoirs et des petites étiquettes jaunes |
23 nov 2024 | Dépôts de petites fleurs par les Strasbourgeois devant les adresses marquées "100 fleurs" |
24 nov. 2024 | Déambulation dans quelques rues et lieux liés aux résistants strasbourgeois (cf n°2) |
28 nov. 2024 | L'énergie dans nos quotidiens |
12 déc. 2024 | Conférence 18h15 avant AG « Auguste WICKY et le socialisme municipal à Mulhouse » |
12 déc. 2024 | AG statutaire 2024 20h |
Le 6 avril 1919, il est devenu président de la Fédération du Bas-Rhin du Parti Socialiste SFIO. En mai 1919, il est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur au titre la promotion de la Libération. Le 10 mai, il entre au Conseil Supérieur d'Alsace-Lorraine, organe consultatif placé auprès du Commissaire Général...
Le 30 novembre 1919, il est élu au Conseil Municipal de Strasbourg en tête d'une liste qui rassemblait tous les partis politiques, mais où la Gauche (Socialistes et Radicaux) était majoritaire. Il redevient Maire de Strasbourg le 10 décembre. Le 14 décembre, il est élu Conseiller Général du Canton Sud. Il est réélu en 1922, mais perd le siège en 1928.
Au Congrès socialiste de Strasbourg de mars 1920, tenu au Palais des Fêtes, il soutient les thèses réformistes de Léon Blum. Peu après, il perd l'appui de la majorité de la section socialiste de Strasbourg et de Charles Hueber, son secrétaire, acquis au Communisme. Après le Congrès de Tours (décembre 1920), il garde la présidence de la Fédération socialiste, reconstituée dès le 4 janvier 1921. En 1924, il devient, en même temps que Georges Weill, député du Bas-Rhin. Il est l'un des inspirateurs de la politique d'assimilation tentée par le Cartel des Gauches et le gouvernement Herriot. En mai 1925 à la tête d'une liste socialiste et radicale, il garde la mairie de Strasbourg. Il accentue ses efforts pour la laïcisation des services publics et du système scolaire. Il est réélu député de Strasbourg en 1928, avec le soutien des radicaux et des démocrates (Charles Frey). Lors du Procès de Colmar, sa position est assez nuancée. Il considère l'autonomisme comme une menace pour la paix mondiale "qui dépend avant tout d'un rapprochement des peuples allemands et français", mais il craint que la politique de répression mise en oeuvre par Poincaré ne crée inutilement des martyrs. Il souhaite une réforme administrative, communale et départementale, permettant une véritable décentralisation répondant aux nécessités d'un Etat moderne. En Alsace, Peirotes préconise le bilinguisme dans la vie publique, l'administration, l'école et la justice.
A Strasbourg, les deux mandats municipaux assumés par Peirotes marqués par une politique édilitaire active, mettant en œuvre un véritable "socialisme municipal", voie ouverte, il est vrai par le Maire de carrière d'avant guerre Rudolf Schwander élu grâce aux socialistes. Il a su consolider cet héritage et le développer. Les principaux instruments de cette politique sont les Offices Municipaux qu'il met progressivement en place: Office Municipal d'Hygiène, Office Municipal d'Habitations à Bon Marché, Office Municipal de Placement, Office des Jardins Ouvriers. Avec la création du Port Autonome, Peirotes s'attache également à la défense des intérêts économiques de la Ville. Pour le personnel municipal, il pratique une politique sociale exemplaire, le faisant bénéficier en particulier de l'échelle mobile des salaires. Dans le domaine scolaire il s'attache à limiter les effectifs à vingt cinq élèves par classe primaire. Des milliers de logements sont construits. D'importantes opérations d'urbanisme ont été menées à bien: les portes de la ville et une partie des fortifications sont démolies. Avec l'achèvement de la Bourse et de son quartier, la deuxième tranche de la Grande Percée est achevée. Alors qu'il n'existait en 1919 que trois terrains de sport à Strasbourg, ceux-ci vont se multiplier. L'Office de Placement créé en 1923 lutte contre le chômage et prend en charge les invalides de guerre et leur rééducation professionnelle. Sa gestion est marquée par la volonté de ne pas séparer la satisfaction des besoins élémentaires des classes populaires de leur promotion en particulier culturelle. Il patronne la création de l'Université populaire et projette l'implantation d'une École nationale des Arts et Métiers. Cette politique extrêmement active a été largement favorisée par le maintien de la loi municipale locale de 1895 qui attribue des compétences très larges aux grandes communes et leur ouvre tout le champ de l'intervention économique. Peirotes se bat non seulement pour le maintien de cette législation en Alsace et en Moselle, mais pour son extension à l'ensemble du pays.
"Entraver l'autonomie des villes, c'est rendre inutilisables les forces vivantes qui s'y trouvent et qui sont aptes à collaborer à la besogne administrative municipale; c'est accabler d'une surcharge de travail et de complications inévitables les administrations centrales qui sont les moins appropriées à trancher les questions locales".
Renforcer les compétences municipales contribuera à la démocratisation du pays.
Peirotes insiste sur l'attribution de compétences économiques aux municipalités:
"..... les villes ont besoin du droit de gérer en régie tous les établissements de nature industrielle ou commerciale, par lesquels un service public est assuré et qui ont la tâche de satisfaire un besoin collectif de la population. Car l'évolution de la vie communale démontre suffisamment qu'il y a, à la base de nos institutions municipales, non plus comme autrefois, des attributions du domaine de la police, mais plutôt le principe social. Ce principe social est en jeu dans tous les cas où un établissement, donnant satisfaction à un besoin collectif, prend le caractère d'un monopole. Il est inévitable de monopoliser les transports en commun, l'approvisionnement en eau, en gaz, courant électrique, abattoirs, nettoiement de la voie publique etc.. Mais il est incompatible avec le devoir de la ville moderne de laisser à des entreprises privées l'exploitation de ces monopoles qui sont créés uniquement par la collectivité, par le fait de l'agglomération des habitants en grand nombre".
Ainsi, le socialisme municipal de Peirotes trouve son fondement matériel dans les transformations de la ville moderne et est pour lui de l'ordre des nécessités objectives.
La persistance du "malaise" alsacien dans la "génération sacrifiée" facilite le développement de l'autonomisme. Le socialisme assimilationiste en subit le contre-coup électoral: en 1928, Peirotes perd son siège au Conseil Général; en 1929, U.P.R., Communistes et Autonomistes coalisés lui prennent la Mairie. Il siège encore au Conseil Municipal, mais son état de santé le contraint à se retirer de la vie politique active à la veille des élections législatives de 1932.
Il passe alors le plus clair de son temps dans la maison qu'il avait achetée à Lichtenberg où il se consacre à la rédaction de ses souvenirs. Il y meurt le 4 septembre 1935.
Auteurs :
François Igersheim
Jean-Claude Richez
et Léon Strauss
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